Le premier Atelier, "Voiture
individuelle : de l'addiction à la liberté" a été traité par
Louis Nègre (1er vice président du GART et 1er vice président de la Communauté
d'Agglomération de Nice Côte d'Azur), Eric Chevalier (Directeur Général des
déplacements à Nantes Métropole), Bruno Marzloff (sociologue et fondateur du
groupe Chronos), Jurgen Hartwig (architecte-urbaniste à Fribourg, Allemagne) et
enfin Karim Zeribi (conseiller municipal de Marseille et président de la RTM)
qui a rapporté la synthèse de cette étude.
Un consensus général s'est dégagé lors de cet atelier aussi bien sur la tendance que dans la méthodologie.
Un consensus général s'est dégagé lors de cet atelier aussi bien sur la tendance que dans la méthodologie.
La tendance est la baisse de l'automobile dans l'habitat urbain dense. Ce phénomène devient même une réalité aux USA aujourd'hui.
Certains pensent que c'est du à une prise de conscience des hommes des effets néfastes de la voiture sur l'écologie, d'autres, plus pragmatiques, pensent que c'est du à la forte hausse des produits pétroliers que nous avons connu il y a peu.
En tout cas, l'indicateur fournit par le sociologue est très intéressant. En effet, il nous explique que l'on passe en moyenne 4 à 5% de son temps dans une voiture, qu'en moyenne il y a 1,2 personnes dans une voiture et que donc le taux d'usage est de l'ordre de 1%... ce qui est extrêmement faible rapporté au coût (environ 6000 Euros / an) qui est au demeurant encore mal apprécié du consommateur.
Louis Nègre a par exemple expliqué que les politiques doivent changer pour repositionner la place de la voiture dans la ville. Il indique que la ville c'est l'urbanisme et que le plus important c'est l'homme et non pas la voiture.
La vision de Jurgen Hartwig a également été très intéressante puisqu'il indique clairement que l'objectif ne doit pas être de construre un éco quartier mais de construire un quartier agréable pour l'homme... si cet objectif est atteint, on a généralement au final un éco quartier.
Pour cela, il faut des politiques volontaires au niveau des cahiers des charges fournis aux architectes. En exemple, pour la ville de Fribourg, il était clairement stipulé que les rues devaient être réservées aux jeux des enfants (vitesse contrôlé à 5km / heure maximum), qu'il fallait un réseau dense de piste cyclable, qu'il fallait privilégier le tramway en centre-ville et les commerces le long de cet axe (en attendant le prochain tramway, les gens font leurs courses...), que personne dans la ville ne se retrouve à plus de 500 mètres d'un arrêt de transport en commun (500 mètres étant à priori la distance que les personnes acceptent de faire à pied... si plus éloigné alors ils prennent la voiture), ...
Cela a permis qu'aujourd'hui dans certains quartiers, le nombre de véhicules individuel tombe à 85 / 1000 habitants.
Concernant la méthodologie pour y parvenir, les intervenants ont tous retenus 2 phases.
Phase 1 :
--> Améliorer le maillage de transport en commun (les TC ne doivent pas tout desservir mais doivent permettre de relier 2 quartiers entre eux, à l'intérieur d'un quartier, la marche et le vélo doivent être privilégiés), la sécurité et la fiabilité de ce mode de transport,
--> Dissuader le trafic de transit en abaissant les vitesses (toute la zone à 30Km/heure et pas certaines rues à 30 et d'autres à 50km/H car l'automobiliste ne sait plus à quelle vitesse il peut rouler, donc roule à la vitesse qui lui convient),
--> Valoriser les transports alternatifs et proposer les services associés,
--> Accompagner les habitants vers ces nouveaux modes de transports (pédagogie, conseil en mobilité).
Phase 2 :
--> Maitriser le stationnement public et privé (interdire aux entreprises d'avoir des parking),
--> Mise en place d'obstacles, sens unique, etc... pour apaiser la circulation,
--> Faire du stationnement payant dans l'ensemble des zones concernées,
--> Basculer certaines rues en espace piéton.
Le plus important à retenir et les différents intervenant l'ont souligné, il faut penser l'aménagement du territoire autour du plan de déplacement urbain et non pas l'inverse sinon on risque de contraindre la mobilité alors que l'objectif est de la maîtriser.
Il faut construire la ville des courtes distances (Eric Chevalier) et aménager l'Espace public pour que la voiture ne soit pas la solution.
Il faut travailler l'attractivité des transports en commun (Karim Zeribi) pour que la préférance des TC ne soit pas un choix subi mais un choix affirmé.
A paraître prochainement, la synthèse des deux autres ateliers auxquels Les Amis d'Aulnay ont pu participer.
Source : C. Hazebrouck pour Les Amis d'Aulnay
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