Pressions, voire « harcèlement » selon certains, stress au quotidien… Le personnel veut alerter la direction sur les problèmes du service de pneumologie (LP/G.B.)
La quasi-totalité du service de pneumologie de l’hôpital d’Aulnay-Villepinte a démissionné hier pour dénoncer des méthodes de management trop brutales
C’est clairement le signe d’un malaise. Alors qu’une assemblée générale est convoquée ce matin par la CGT à l’hôpital intercommunal Robert-Ballanger (Aulnay - Villepinte), hier, la quasi-totalité du personnel de pneumologie a présenté sa « démission collective ». Quatre médecins, dont le chef du service, 7 infirmières et 6 aides-soignantes ont signé cette démission symbolique pour attirer l’attention de leur direction sur leur « souffrance au travail ».
Ils mettent en cause des « méthodes de management ». Et tout particulièrement l’attitude d’une cadre supérieure qui supervise une dizaine de services de l’hôpital, dont la pneumologie. « Elle en veut à ce service qui avait réclamé des moyens supplémentaires », affirme une infirmière. Les pressions, du « harcèlement » selon certains, s’exerceraient surtout sur la cadre de santé, en poste dans ce service de 25 lits. En un an et demi, trois personnes se sont succédé à ce poste, et la dernière en date est actuellement en congés après un arrêt maladie.
Bientôt une réunion sur la souffrance au travail
Au sein du service, on évoque un quotidien difficile : « On est angoissé par les plannings. A ce jour, on n’a pas encore ceux de cet été, contrairement à d’autres services! C’est difficile de s’organiser », confie une ancienne. Une aide-soignante décrit un « stress permanent » : « On passe notre temps à courir après nos plannings, notre matériel, nos heures, dans un service où par moments, on compte un décès par jour. » Pour Patrick Vétéran, responsable CGT, ces pressions sur le personnel sont directement liées à une « logique comptable d’économies sur le budget de personnel ».
Les plaintes ont déjà donné lieu à la tenue de deux réunions du comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT) en novembre 2010 et en mars dernier. « Si le directeur de l’hôpital a pris des mesures, le personnel n’en voit pas encore clairement l’impact. Il faut que leur souffrance soit prise en compte », indique le chef de service, le docteur Marc Mathieu. Pour alerter la direction, il avait déjà présenté symboliquement sa démission l’an dernier.
Le directeur de l’hôpital, Jean-Michel Toulouse, a annoncé hier qu’il recevrait le personnel et les syndicats jeudi prochain, et qu’un CHSCT extraordinaire sera convoqué autour de la souffrance au travail. « Nous sommes en train de régler les problèmes d’effectifs et de travaux », assure-t-il. Les locaux du service vont être rénovés, à partir de juin ou de septembre. Jean-Michel Toulouse s’est engagé à recruter pour que le service passe de 9 infirmières à 12.
Quid des accusations portées contre la cadre supérieure? « On n’est pas plus maltraités à Aulnay qu’ailleurs! Mais le mode de management n’est peut-être pas tout à fait adapté. Si les choses n’évoluent pas, j’en tirerai les conclusions. » Le directeur a dû récemment intervenir dans au moins deux services de l’hôpital, pour d’autres « problèmes de management ».
Source : Le Parisien - GB - Le 19 mai 2011
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