Que va devenir le terrain de l’ancienne usine du CMMP (Comptoir des minéraux et matières premières)? La question sera au cœur du conseil municipal du 7 juillet. Le terrain est aujourd’hui libéré des bâtiments de l’usine d’amiante, dont la démolition-dépollution avait débuté en mai 2009. Des prélèvements réalisés en 2010 ont révélé la présence en sous-sol de fibres d’amiante et de zircon radioactif, à plusieurs endroits.
Une découverte qui avait poussé la société Deltaville, en charge du chantier, à entamer une procédure à l’encontre du CMMP, accusé d’avoir caché cette pollution.
La réflexion sur l’aménagement de ce terrain de 6000 m2 conduit inévitablement à une autre question : jusqu’où dépolluer?
Les associations, qui réclament une « dépollution en profondeur du sous-sol », reprochent déjà à la municipalité d’y avoir renoncé.
Une dalle de béton sur le sous-sol contaminé
L’équipe du maire PS, Gérard Ségura, s’apprête à soumettre aux élus un projet comprenant la couverture du site par une dalle de béton, pour y aménager un parking et un espace vert, ainsi qu’une voie traversante reliant les rues de Mitry et de l’Industrie. L’option pourrait permettre de ne décaper les sols qu’à une profondeur de 30 ou 40 cm, avant de les recouvrir. La procédure coûterait moins cher que celle consistant à excaver à plusieurs mètres de profondeur. Elle serait aussi plus rapide, permettant de rapatrier enfin les élèves de l’école du Bourg 2 dans leurs locaux. Le coût du chantier dépasse aujourd’hui les 7,5 M€, auxquels il faut ajouter le déménagement de l’école (plus de 5 M€).
« Cette solution hypothèque l’avenir du terrain. Que se passera-t-il dans trente ans si on veut construire? » s’interroge Gérard Voide, responsable du collectif des associations de riverains et victimes du CMMP. « Il faut une dépollution maximale, renchérit le Vert Alain Amédro, élu d’opposition. Quand on met autant d’argent dans un chantier, autant que les générations futures puissent en percevoir les bénéfices! » Quelle que soit l’option retenue le 7 juillet, elle sera ensuite soumise à l’experte nommée dans le cadre de la procédure judiciaire. Celle-ci rendra ses conclusions sur les suites à donner au chantier à la mi-juillet.
La réouverture de l’école encore différée
Les parents d’élèves s’y sont déjà préparés. En septembre, les élèves de l’école du Bourg 2 reprendront le chemin… des préfabriqués. Ce sera la sixième rentrée d’affilée hors des murs de l’école « historique ». En 2006, le maire de l’époque, Gérard Gaudron (UMP), avait décidé de transférer les classes en raison de leur proximité avec l’usine amiantée.
Les enfants sont depuis scolarisés sur un terrain du Seapfa (syndicat intercommunal), près de Sevran. La ville a profité de ce déménagement pour effectuer des travaux de remise en état de l’école… dont les salles resteront probablement désertes jusqu’en septembre 2012.
Source : Le Parisien - Gwenael Bourdon - Le 25 juin 2011
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