Qui n’a pas entendu parler du Bourg 2 ? Une histoire d’amiante, d’usine (CMMP), un chantier colossal régulièrement mis à l’affiche dans la vie politique et sociale de la commune.
Il faut avouer qu’à moins d’être un des protagonistes de cette affaire, un professionnel du bâtiment ou encore un spécialiste des procédures d’expertises et judiciaires, franchement qui n’y aurait pas encore perdu son latin ?
Une école en carton pourrait-on dire car c’est bien de cela dont il s’agit, au delà des batailles administratives et politiques, d’une structure préfabriquée dans laquelle on dispense un enseignement collectif. On transmet, quel beau mot, un savoir adapté au niveau des élèves que l’on accueille. Dans notre cas, la qualité de l'enseignement est essentielle car ce sont des maternelles, qui vivent bien souvent leur première expérience de la collectivité et de l’apprentissage au sens littéral.
Cette école qui subit déjà les affres d’un « délocalisation temporaire au caractère plus que permanent », se voit alors encore malmenée par un défilé de professeurs en charge d’une classe de petite section. Chacun peut mesurer que l’adaptation d’un enfant dans une structure quelle qu’elle soit n’est pas aisée à 3 ans, de surcroît quand le rythme de sa journée est bouleversé, quand on lui demande de se responsabiliser face au monde qui l’entoure pour s’insérer dans la collectivité et surtout d’accepter qu’un adulte autre que ses parents le guide. Passé les larmes des premiers jours voire semaines après la rentrée, l’école en tant que lieu et institution prend peu à peu sa place. C’est ainsi que cela se déroule bien souvent…mais là encore, le bourg 2 se démarque : troisième instituteur depuis le début de l’année
Outre les locaux insalubres dénoncés dans le parisien, salpêtre, câbles électriques souterrains qui prennent feu, coupures périodiques d’électricité et de chauffage, rats, petits tracas que la municipalité a tenté de réparer pendant les vacances de noël, maintenant c’est l’inspection de la circonscription qui « joue aux échecs humains sur la carte des remplacements».
Un enseignant présent depuis la Toussaint vient d’être déplacé pour permettre à une enseignante stagiaire de valider sa formation en tenant une classe pendant trois semaines. Certes on se réjouit que nos enfants bénéficient d’un enseignement de qualité certifié par une formation. D'ailleurs, les compétences de cette nouvelle enseignante sont nullement remises en cause, mais les parents d’élèves se demandent pourtant comment est-il possible d’évaluer le travail réalisé si les interlocuteurs changent au gré des effectifs à former ?
Un enseignant apprécié des enfants et en place depuis plusieurs mois qui disparaît au retour des vacances de février ; imaginez un peu le désarroi des enfants de voir leur repère principal ne plus les accueillir, et les larmes reviennent…Tout est à recommencer mais pour combien de temps encore avant un autre remplacement sauvage.
Ainsi la FCPE a très vite réagi face à ce nouveau désordre et occupe, depuis le 10 mars 2011 à 8h15, tant physiquement que virtuellement, les locaux afin de sensibiliser parents et enseignants au bouleversement que cette situation engendre sur l’équilibre de ces enfants qui n’ont, pour l’instant, qu’une bien mauvaise approche du monde éducatif.
Il paraît tellement logique que ce qu’ils vivent et voient aujourd’hui, si cela perdure, conditionnera leur vie scolaire ; tous les spécialistes s’accordent à dire que les premières années d’école sont déterminantes. Il faut tout de même saluer l’équipe en place, tant les enseignants titulaires, la Directrice, les ATSEM ou encore les animateurs qui font de leur mieux pour que chaque enfant trouve sa place et continue à s’adapter, et surtout, qui continuent aussi à assurer un travail remarquable dans de telles conditions.
Sandrine Blassel pour les Amis d'Aulnay - Le 11 mars 2011
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